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Miss

Un film de Ruben Alves


Lorsqu’il était petit garçon, Alex n’avait qu’un seul rêve en tête : devenir Miss France. Quelques années plus tard, c’est toujours le cas, mais il n’y croit plus. Car au final, Alex est un garçon, et il veut se faire une place dans le monde très privilégié de la beauté féminine. Une réalisation émouvante sur la question du genre, de la transidentité et des limites des diktats de beauté actuels.


Alex (Alexandre Wetter), 24 ans, n’a pas une vie facile : orphelin suite à un accident de voiture dans lequel il perd ses deux parents, il enseigne la boxe en loisirs à des enfants, peine à tenir les fins de mois et vit dans un immense bâtiment qui abrite ceux qu’ils considèrent comme sa deuxième famille. Yolande (Isabelle Nanty), la propriétaire, qui tire les ficelles, Lola (Thibault de Montalembert), prostituée travestie au Bois de Boulogne, Amhed et Randy, dealers (Hedi et Bouchenafa et Moussa Mansaly) et Padini et Padmé, émigrés indiennes qui travaillent comme couturières (Ruchi Ranjan et Rosemine Safy-Borget). Il enchaîne les galères financières et les sorties au Bois de Boulogne pour y accompagner Lola, la nuit tombée. S’il passe son temps à rêver et à envier ceux qui réussissent, il se contente de (sur)vivre, sans se poser de questions.

Et pourtant, son rêve de devenir Miss France est toujours là. Du jour au lendemain, il prend la décision de se lancer, enfin. Se lancer en quête de son identité, dans un concours de beauté ultra sélectif "pour devenir quelqu’un". Il devient Alexandra Desforges, jeune parisienne aussi charismatique que mystérieuse qui remporte concours sur concours et décroche son ticket d’entrée à la finale Miss France. Épaulée par Amanda (Pascale Arbillot), responsable du Comité Miss France, Alexandra séduit le public et gravit les échelons, s’épanouit dans ce nouveau monde d’apparence où elle trouve enfin sa place. Une place qui lui revient cher, au prix d’un mensonge d’envergure : elle ne peut dévoiler sa véritable identité si elle souhaite remporter la couronne.


Aborder la transidentité dans un long métrage n’est pas évident : outre les questions de genre, c’est surtout une quête de sens que cherche Alex. Trouver sa place dans un univers qui n’est pas le sien, se sentir à l’aise dans un corps qu’il n’a pas choisi, relève du défi et parfois, de l’impossible. Se cacher pour être aimé du public, mentir pour être enfin reconnu...tous ses sacrifices en valent-ils la peine ?

Alexandre Wetter brille par son jeu sincère et son humanité : il se met à nu et offre à son personnage un caractère touchant et bienveillant. Il forme un très beau duo avec Stéfi Celma à l’écran (Miss PACA), entre confessions, secrets et paillettes. Un mélange d’élégance, de couronnes et défilés en maillots de bain : les décors offrent une immersion totale dans le monde rose bonbon des concours de beauté, les bijoux magnifiques, les robes de princesses, le maquillage...Et si les décors sont somptueux, le jeu d’acteur et les répliques plus moyennes sont très vite oubliées lorsqu’on découvre le véritable but de cette réalisation : rien n’est impossible à qui croit en ses rêves. Et surtout, le courage paye.

Une réalisation émouvante, touchante, qui a le mérite de filmer le tabou général de la transidentité et de le banaliser dans un sens positif.



Le film est sorti officiellement en salles le 23 septembre 2020 après un rapport de la date officielle (dû au coronavirus), il sera bientôt disponible en DVD et/ou streaming.


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Sources images (par ordre d'apparition):

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